Franklin Chow
Franklin Chow (1946, Shanghai)
Franklin Chow est issu d'une famille appartenant à la quinzième génération de Qiu Ying (1494-1552) artistes réputés pour leur maîtrise du style Gonghi. Initié très tôt à la peinture à l’encre de Chine, il s’intéresse aussi à la culture occidentale car il vit parmi des antiquités chinoises dont son père, qui en fait le négoce, est en relation avec les marchands et collectionneurs occidentaux d’art asiatique. En 1949, la révolution chinoise oblige la famille à s’installer à Hong-Kong où Franklin fait ses études secondaires. Manifestant un grand intérêt pour le cinéma il part à Londres aux studios Shepperton en 1965 où il prend part au tournage de Life in the top (Dir. T.Kotcheff). Franklin Chow obtient la nationalité anglaise. Il se rend à Paris en 1964 où il est admis à l’académie de la Grande Chaumière réputée pour son approche contemporaine de la peinture. Lui-même s’oriente vers l’abstraction. Il rencontre très tôt Françoise London avec laquelle il travaille dans le cinéma, puis Pierre Daix et un cercle d'intellectuels et d'artistes. Ses parents quittent Hong Kong et s’installent à Genève. Franklin qui réside en France travaille dans plusieurs entreprises européennes comme directeur artistique. Avec Pierre Läng, il fonde Läng & Partners qui deux ans plus tard, sera racheté par Saatchi & Saatchi. Chow se réinstalle à Londres, où il travaille comme chef de direction d’abord à UK Independance, puis au Zenith Media Worldwide. Il se remet sérieusement à son travail de peintre à la fin des années quatre-vingts, puis il installe son atelier à Sainte-Croix dans le Jura suisse. Fin 1997 Chow entreprend la série Visuals Journals avec des commentaires sur les situations sociales. À côté de ces œuvres politiquement engagées il produit des toiles abstraites dans lesquelles il utilise un mélange d’encre de Chine et de peinture à l’huile sur papier ou sur toile avec parfois des intrusions de tiges de bambous. Lancement de la série Braille où, rappel de ses origines, il utilise l’écriture et les instruments des lettrés chinois. En octobre 2009, la galerie ION Orchard à Singapour lui consacre une importante exposition présentée et préfacée par Pierre Daix.
L'œuvre de Franklin Chow est pleine de sérénité mais aussi de force. Elle démontre la richesse qui surgit de la conjonction de ses deux cultures l'Orient et l'Occident. Ses œuvres, réalisées avec un mélange d’encre de Chine et de peinture à l’huile ont la texture raffinée des laques chinoises mais s’en distinguent par leur sobriété chromatique. Sur toile ou sur papier, volontairement limitées au noir, brun ou gris, parfois entrecoupées de signes blancs, les peintures de Franklin Chow sont le résultat d’un processus extrêmment organisé. L’abstraction de ses peintures, résultant de l’unité et de l’harmonie des espaces, révèle une orchestration judicieuse d’ombre et de lumière, jouant sur les contrastes et l’équilibre des vides et des pleins, du rapport d’une partie avec l’autre et des textures entre elles.