Francis Bott
Francis Bott (1904, Francfort-sur-le-Main - 1998, Lugano)
La vie de Francis Bott est vagabonde : de Cologne à Berlin, de Vienne à Francfort-sur-le-Main d'où il fuit car condamné pour son appartenance au parti communiste. Il finit par quitter l'Allemagne nazie en 1933 et se réfugie en France, pays qui devient sa patrie d'adoption.
À son arrivée à Paris, Francis Bott se lie rapidement avec Max Ernst, Francis Picabia, Christine Boumeester et Henri Goetz qui le présente à André Breton. Il participe à Bruxelles, en 1945, à une exposition surréaliste et Breton l'invite à l'exposition « Le Surréalisme en 1947 » à la galerie Maeght à Paris. Participe à Surréalisme Révolutionnaire, organisation éphémère animée par Christian Dotremont, puis à Rixe, groupe fondé par Edouard Jaguer, Iaroslav Serpan et Max Clarac-Sérou, dont l'ambition est le rapprochement du surréalisme et de l'abstraction, et dont la prolongation sera le mouvement Phases.
C'est Francis Picabia qui préface en 1948, son exposition à la galerie Lydia Conti à Paris. Il peint d'abord des compositions orphiques où sont présentes des silhouettes hautaines, puis il évolue vers un style de plus en plus abstrait dans des tableaux aux couleurs solaires dont le sujet central est souligné par un encadrement peint. À la fin de sa vie, en Suisse, il réalise des œuvres froides à tendances géométriques.
Les tableaux de Francis Bott sont des rêves sur la vie, comme ses pensées sont des rêves sur lui-même : de tous côtés j'entends le monde crier, hurler, menacer. Des voix stridentes montent jusqu'à mes oreilles, tandis que certains chantent leur mélodie, magnifique comme le mugissement du vent ; ceux-là s'accompagnent en mesure de ce vacarme, mais c'est tout ce qu'ils en tirent. Je regarde Francis Bott ; serait-il un esprit calme et silencieux semblable à ces petites embarcations aux voiles blanches qui flottent et glissent sur la mer houleuse ? Mon impression est qu'il se promène au-dessus de l'existence pour peindre son idéal ; il lui arrive de voir passer auprès de lui des embarcations qui lui donnent simplement l'envie de rire, car leur étiquette et leur course ne sont qu'embarras et inutilité. Les tableaux de Francis Bott sont des rêves sur la vie, comme sa peinture est un rêve pour lui-même.
Francis Picabia, carton d'invitation de l'exposition "Francis Bott", galerie Lydia Conti, Paris, 1948