Giorgio de Chirico
Giorgio de Chirico (1888, Volos - 1978, Rome)
L'article écrit par Apollinaire en 1913 sur les toiles métaphysiques de Chirico suscite l'intérêt des futuristes, des cubistes (dont Picasso), des futurs surréalistes et autres artistes d'avant-garde, mais c'est plus tard qu'André Breton découvre le tableau Le Cerveau de l'enfant qui sera reproduit dans Littérature en mars 1922 ainsi qu'une lettre de Giorgio de Chirico. Ses toiles d'avant 1925, à l'atmosphère étrange de villes désertées, sont considérées comme une invention déterminante pour le surréalisme : Tanguy, Ernst, Magritte, Dalí s'en inspirent. À Paris, en 1925, il participe à la première exposition surréaliste qui a lieu à la galerie Pierre ; en 1928, à l'« Exposition surréaliste », galerie Au sacre du Printemps ; en 1934, à « Minotaure », palais des Beaux-Arts, Bruxelles ; en 1936-1937, à « Fantastic Art, Dada, Surrealism », MoMA, New York. Vers la fin des années vingt, Chirico change brusquement d'inspiration et se tourne vers les maîtres anciens tout en reniant ses premières toiles. Il est alors vilipendé par les surréalistes qui considèrent ce revirement comme une déchéance et l'accablent de leurs critiques et de leurs sarcasmes. Toutefois son roman Hebdomeros, publié en 1929, obtient leurs faveurs. Par la suite, Chirico revient de temps à autre à ses premiers tableaux métaphysiques qu'il copie lui-même, parfois avec de légères variantes. Considéré comme l'icône d'une époque, comblé d'honneurs, Giorgio de Chirico termine sa vie à Rome, entouré d'admirateurs inconditionnels et de personnalités du monde entier venus pour le rencontrer.