Jean Degottex
Jean Degottex (1918, Sathonay - 1988, Paris)
Il commence à peindre vers l'âge de vingt ans. En 1949, il expose pour la première fois chez Denise René, qui défendait depuis la guerre l'avant-garde abstraite et fut le grand marchand de la nouvelle école de Paris dans les années 1950. En 1952, il expose à la galerie Maeght avec le groupe des Mains éblouies. Dès 1953, il expose aux Etats-Unis, au Salomon Guggenheim Museum de New York dans l'exposition Younger European Painters. Dans les années 1950, aux côtés de Simon Hantaï, il est un des pionniers d'une abstraction lyrique qui devait devenir une des influences principales de l'Ecole de New York. Dès cette époque, il développe son intérêt pour le geste de l'écriture et pour la philosophie Zen. Ses toiles accueillent de grands gestes presque calligraphiques, sur des surfaces de couleur de plus en plus neutre. Ses œuvres sur papier de l'époque, qui témoignent de manière poignante de cette recherche, incluent aussi un propos sur la présence de la couleur.
"Je pense qu'il n'est rien là pour infirmer mes propres présomptions, à l'origine du surréalisme et en rapport direct avec l'"écriture automatique", quant au devenir prochain, inéluctable de la peinture. Alléguant la prétendue lenteur des opérations mécaniques qu'elle exige, on cria alors à l'impossible. Ce que l'art de Degottex retrouve à la fois de ce que les Chinois appelaient le ch'i jun (expression de l'âme intime du peintre, que révèle en premier lieu son coup de pinceau) et le shêng-toung (mouvement de la vie, animation) vient à cet égard combler mes vœux." (André Breton, Le Surréalisme et la peinture, Nouvelle édition revue et corrigée 1928-1965, Gallimard, 1965)